Fédération Nationale des Retraités de la Gendarmerie-Section de Gaillac

Fédération Nationale des Retraités de la Gendarmerie-Section de Gaillac

Travaux A69: les gendarmes vont évacuer les opposants au chantier.

Travaux A69: les gendarmes vont évacuer les opposants au chantier

 

Plusieurs dizaines de gendarmes ont pénétré lundi sur le dernier terrain du tracé de l’autoroute A69 occupé par des opposants, en Haute-Garonne, pour les évacuer et superviser des coupes d’arbres.

Les militaires sont entrés vers 09h30, dans l’enceinte de cette propriété de quelque 8.000 m², située à Verfeil, à 25 km de Toulouse, où plusieurs opposants au projet d’autoroute A69, qui se désignent sous le nom d' »écureuils« , sont perchés sur des cabanes installées dans de grands arbres.

En début d’après-midi, des employés du concessionnaire de la future autoroute, Atosca, ont abattu de premiers arbres avec des tronçonneuses et une pelleteuse, sous les huées des occupants de la « Zone à défendre » (ZAD) criant « assassins » ou « soutien aux écureuils » et maintenus hors des zones de travaux par les gendarmes.

Les grands arbres de cette propriété sont les derniers à devoir être coupés pour que les opérations de déboisement, nécessaires à la continuation du chantier, soient complètement achevées sur l’ensemble du tracé, dans les deux départements – Haute-Garonne et Tarn – qu’il couvre. Au tout début du mois de septembre, une autre ZAD avait été démantelée sur la commune de Saïx (Tarn), et tous ses arbres abattus.

« Assurer la sécurité de tout le monde »

Dans un arrêté d’autorisation de vol d’un drone pour capter des images, publié dimanche, la préfecture de Haute-Garonne évoquait pour lundi « une opération de gendarmerie visant à procéder à l’évacuation des occupants sans droit ni titre de la ZAD du Verger, à Verfeil, située sur le tracé du chantier de l’A69 ».

Cette propriété était jusqu’ici habitée par Alexandra Dupont, locataire de 44 ans, qui a rendu les clés de l’endroit lundi à la mi-journée à Atosca, devenu propriétaire de l’endroit.

« On est là pour assurer la sécurité de Mme Dupont et de tout le monde », a déclaré à l’AFP le colonel Stéphane Dallongeville, l’un des responsables de l’opération.

Avant l’arrivée des forces de l’ordre sur le site, une jeune opposante à l’autoroute, sous couvert d’anonymat et masquée, a dit à l’AFP être « concentrée, indignée, angoissée, triste et en colère en même temps » face à l’intervention programmée des gendarmes. « C’est le capitalisme qui écrase la nature encore une fois », a-t-elle assuré.

Le lieu-dit du Verger constitue le dernier campement d’opposants sur le tracé prévu des 53 km de cette autoroute controversée, qui doit relier Toulouse à Castres, et contre laquelle se mobilisent depuis des mois des militants écologistes.


17/09/2024
0 Poster un commentaire

Guyane : à Saint-Laurent-du-Maroni, les gendarmes quadrillent le territoire.

Gendarme sécurisant un quartier informel de Saint-Laurent-du-Maroni armé d'un LBD.
 

Située à l’ouest de la Guyane, à la frontière avec le Suriname, la commune de Saint-Laurent-du-Maroni fait face à une forte délinquance. Gendarmes départementaux et mobiles tentent de l’enrayer en multipliant leurs engagements et en contrôlant les points stratégiques du territoire.

Reliée à Kourou et Cayenne par la route nationale 1, la commune de Saint-Laurent-du-Maroni est séparée du Suriname par le fleuve Maroni. La commune compte environ 50 000 habitants. Une partie de la population est en situation irrégulière. Ces personnes, originaires du Suriname, du Guyana ou encore du Brésil, vivent essentiellement dans des quartiers informels (bidonvilles), qui constituent également le repaire de nombreux délinquants. En raison de la proximité avec la ville d’Albina, capitale du district surinamais du Marowijne, les allées et venues sont permanentes entre les deux rives. Les habitants circulent à pirogue et ignorent l’existence de la frontière.

« Pour une partie de la population, Albina fait partie de la France et Saint-Laurent du Suriname, explique le maréchal des logis-chef Benoît, maître de chien au Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Saint-Laurent-du-Maroni. L’aller-retour est habituel et les frontières n’existent pas, ils ont de la famille des deux côtés. Ils se déclarent par exemple Surinamais alors qu’ils sont nés à Saint-Laurent. »

Cette porosité entre les deux pays facilite la commission d’infractions. Les délinquants s’enfuient fréquemment au Suriname pour tenter d’échapper aux poursuites. Par ailleurs, les trafiquants utilisent Saint-Laurent-du-Maroni comme porte d’entrée vers la France en faisant transiter des stupéfiants et des produits contrefaits, qu’ils tentent ensuite d’acheminer vers le reste de la Guyane ainsi que vers la métropole.

Afin de lutter contre ces différents phénomènes, les gendarmes s’engagent afin de prévenir et dissuader les agissements délictueux, en occupant le terrain et en nouant des liens étroits avec la population. A posteriori, ils déploient tous les moyens nécessaires à l’identification des auteurs, évitant ainsi que ne se développe un sentiment d’impunité.

La maîtrise du terrain, un enjeu essentiel

En France, 25 % des faits de vols à main armée recensés en zone gendarmerie sont commis à Saint-Laurent-du-Maroni. Une partie d’entre eux le sont par des gangs qui sévissent dans la commune. Face à ce phénomène, les gendarmes multiplient les patrouilles et les contrôles, à terre comme sur le fleuve Maroni.

« Je suis persuadé que la clé de la lutte contre la délinquance d’appropriation consiste à mettre en place de nombreuses Opérations anti-délinquance (OAD) », explique le lieutenant-colonel Stéphane Babel, commandant la compagnie de gendarmerie départementale de Saint-Laurent-du-Maroni. Plusieurs fois par jour, les gendarmes des différentes unités de la compagnie se positionnent de manière à contrôler les véhicules et les personnes. Sous réquisition, ils ouvrent les coffres, fouillent les habitacles et effectuent les vérifications utiles aux fichiers. Ces actions leur permettent de découvrir des armes, des véhicules volés, des stupéfiants, des marchandises contrefaites et des personnes recherchées.

Des actions coordonnées sont également menées avec les partenaires locaux. Aux côtés de la Police aux frontières (PAF) et des services des douanes, les gendarmes mènent notamment des opérations dans les quartiers situés au bord du fleuve afin de lutter contre l’acheminement d’essence illégale depuis le Suriname. Les procédures initiées à l’encontre des revendeurs conduisent à la saisie des bidons et à la destruction du carburant. Les forces de l’ordre opèrent également sur le fleuve afin de garantir l’intégrité de la frontière. À l’image des OAD réalisées à terre, ils procèdent à de nombreux contrôles de pirogues.

« La commune d’Albina se trouve à quelques centaines de mètres, souligne le lieutenant-colonel Babel. Il faut cinq minutes en pirogue pour traverser le fleuve, qui constitue un véritable bassin de vie. Les gens débarquent n’importe où, alors qu’un ponton spécifique est tenu par la PAF. 500 à 600 pirogues traversent le fleuve chaque jour. Certaines d’entre elles transportent des marchandises illégales ou des personnes en situation irrégulière. »

Afin de compléter l’action de la PAF, une brigade fluviale de gendarmerie, armée par quatre militaires (six à court terme) et trois piroguiers, a été inaugurée le 1er avril 2024 dans le cadre du projet de création de 239 brigades lancé par le président de la République. Cette nouvelle unité permet à la gendarmerie de renforcer son action et complète les moyens spéciaux déjà mis en œuvre afin d’assurer la sécurité du territoire.

« Parmi les moyens dont nous disposons, nous utilisons des quads afin de sillonner Saint-Laurent-du-Maroni, précise l’adjudant Alexandre, affecté à la brigade motorisée de Saint-Laurent-du-Maroni. Ce véhicule nous permet notamment d’atteindre les quartiers informels, qui ne disposent souvent que d’une piste pour y accéder. Le quad nous aide à éviter la coupure avec ces quartiers et à conserver le lien avec la population. Nous nous déplaçons et prenons le temps d’échanger avec les habitants, qui sont souvent les premières victimes de la délinquance. Nous apportons des jouets ou de la nourriture aux enfants afin d’améliorer leur existence. »

Conserver la maîtrise du territoire implique de mettre en œuvre des patrouilles de jour comme de nuit. « Nous quadrillons la commune de Saint-Laurent-du-Maroni pour éviter les vols à main armée, explique le maréchal des logis-chef Benoît, engagé de nuit avec ses chiens. L’objectif est de couvrir les différents créneaux de commission des faits. Les vols à main armée de voie publique sont commis à l’opportunité, ceux dans les commerces plutôt en début de soirée et ceux dans les domiciles essentiellement en fin de nuit. »

Maître-chien et son chien de nuit lors d'une opération à Saint-Laurent-du-Maroni.

L'apport du chien en Guyane

Le maréchal des logis-chef Benoît dispose d’une solide expérience, notamment acquise lorsqu’il servait au Groupe d'investigations cynophile (GIC) de Metz. Affecté au PSIG de Saint-Laurent-du-Maroni, il peut compter sur ses deux chiens, Toscane et Petrus.
Toscane est spécialisée en piste-défense. Elle est donc capable de suivre les traces laissées par une personne disparue ou recherchée et d’assurer la défense des personnes.
Petrus est qualifié SAMBI (recherche de stupéfiants, armes, munitions et billets).
La complémentarité de ces deux chiens et les compétences du maréchal des logis-chef Benoît lui permettent d’apporter son appui aux différentes unités de Guyane. Il est en effet le seul maître de chien de Saint-Laurent-du-Maroni et le seul en Guyane à disposer d’un chien formé piste-défense.

« Je suis habilité homme d’attaque et donc capable de capturer des chiens dans le cadre d’interventions. Par ailleurs, le chien est un animal craint en Guyane. Je suis donc en mesure de modifier le rapport de force en cas de prise à partie par exemple. Avec Toscane, je peux être engagé sur un vol à main armée en cas de traces ou indices, car la plupart des auteurs prennent la fuite à pied après leurs méfaits. Je suis également sollicité en cas de disparition d’enfant, notamment la nuit. Certaines recherches peuvent être menées en forêt. J’apporte mon concours dans le cadre des contrôles réalisés par les différentes unités. Petrus peut quant à lui rechercher les caches présentes dans les véhicules, contenant des armes ou de la drogue. Les qualités de mes chiens me permettent de participer aux opérations menées par l’Antenne-GIGN de Cayenne, notamment lorsqu’il s’agit d’interpellations domiciliaires. Je peux également être amené à me déplacer en pirogue, afin d’effectuer des contrôles fluviaux par exemple, ou par voie aérienne. Je me suis ainsi transporté sur Maripasoula dans le cadre du carnaval, afin d’effectuer des patrouilles visant à dissuader la commission éventuelle d’infractions. »

Les gendarmes de la compagnie sont appuyés en permanence par des gendarmes mobiles. Leur présence permet de mieux couvrir le terrain et de tenir des points stratégiques, à l’image du Poste de contrôle routier (PCR) Margot, installé depuis novembre 2022. Positionné à la sortie de Saint-Laurent-du-Maroni, sur la route nationale 1, ce point de contrôle barre la sortie des trafiquants qui cherchent à acheminer des stupéfiants et des marchandises contrefaites vers le reste de la Guyane et la métropole.

Gendarmes effectuant un contrôle au PCR.
 
© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

« Le poste est tenu 24 heures sur 24, sept jours sur sept, indique l’adjudant Alexis, affecté à l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 32/7 de Chaumont. Nous disposons de réquisitions permanentes, qui nous permettent de procéder à des fouilles et contrôles. Nous obtenons d’importants résultats. Nous saisissons beaucoup de marchandises contrefaites, du tabac, des médicaments, des produits phytosanitaires interdits et des stupéfiants. Nous avons réalisé plusieurs saisies record, en découvrant pas moins de 25 kg de drogue en une seule fois par exemple. Nous essayons de faire preuve d’innovation dans nos contrôles. Les trafiquants redoublent d’ingéniosité pour parvenir à faire passer la marchandise. Le conditionnement ou la forme peuvent parfois être surprenants. Nous nous efforçons de contrôler plusieurs types de véhicules et de tout ouvrir, fouiller et vider. La marchandise peut se trouver partout, par exemple sous des légumes. »

Lorsque les gendarmes du poste constatent une infraction, ils sollicitent le concours des Officiers de police judiciaire (OPJ) de la Brigade territoriale autonome (BTA) de Saint-Laurent-du-Maroni.

Traquer les délinquants

En raison du taux de criminalité, les gendarmes des unités de la compagnie de Saint-Laurent-du-Maroni sont fortement engagés dans le domaine judiciaire. Les militaires de la BTA et de la Brigade de recherches (B.R.), ponctuellement renforcés par ceux de la Section de recherches (S.R.) de Cayenne, traquent les auteurs afin de pouvoir les présenter à la justice.

Patrouille engagée de nuit dans un quartier de Saint-Laurent-du-Maroni.
 
© GEND/ SIRPAG/ GND.CHATAIN

« En tant que chargé d’accueil ou en intervention, nous avons essentiellement affaire à des infractions de nature criminelle, souligne le maréchal des logis-chef Corentin, affecté à la brigade de Saint-Laurent-du-Maroni depuis bientôt un an. Nous faisons face à des tentatives de meurtre, des violences intrafamiliales, des viols, à du trafic de stupéfiants ou encore à de nombreux vols à main armée. Ici, nous traitons d’affaires qui ne sont habituellement pas du niveau d’une brigade de gendarmerie. À Saint-Laurent, les criminels laissent de nombreuses traces après leurs méfaits, nous parvenons donc à en confondre une grande partie. En 2023, nous avons placé 675 personnes en garde à vue. »

L’adjudant Bertrand, affecté au sein de la même unité, confirme les dires de son camarade : « les actes de police technique et scientifique donnent de très bons résultats. Un grand nombre d’auteurs commettent leurs agissements sans prendre de précaution. Ils sont en partie originaires du Suriname. Pour les autres, il s’agit de locaux. »

« Servir à la brigade de Saint-Laurent-du-Maroni, une expérience très enrichissante », raconte le maréchal des logis-chef Corentin

« Servir à la brigade de Saint-Laurent-du-Maroni, une expérience très enrichissante », raconte le maréchal des logis-chef Corentin

Avant de rejoindre Saint-Laurent-du-Maroni, j’étais affecté à la BTA d'Auvers-sur-Oise. J’ai demandé ma mutation en Guyane car je voulais approfondir mes connaissances professionnelles dans le domaine judiciaire et vivre une expérience personnelle particulière. J’adore le domaine judiciaire. Ici, on ne fait quasiment pas de petites interventions, celles-ci sont prises par les gendarmes mobiles. On en apprend donc tous les jours. On doit faire face à une charge de travail importante, raison pour laquelle on dispose d’une forte autonomie. En tant qu’OPJ, nous travaillons toujours seuls. Le niveau de délinquance implique donc de se mettre rapidement dans le bain à l’arrivée. Il en est de même lorsque nous remplissons les fonctions de chargé d’accueil. Nous devons accueillir 30 à 40 personnes par jour.
Avec cette montée en compétences, je souhaite ensuite rejoindre la Section de recherches de Cayenne. À plus long terme, j’envisage de présenter le concours semi-direct d’officier de gendarmerie, afin de découvrir l’aspect ressources humaines de la gendarmerie.

Les investigations menées par les différentes unités judiciaires permettent de résoudre une partie significative des crimes et délits commis sur le territoire et d’empêcher que ne se développe un sentiment d’impunité chez les auteurs.

Des patrouilles communes avec la Korps Politie Suriname (KPS), force de police nationale du Suriname, sont également mises en œuvre depuis peu. Elles facilitent l’échange de renseignements entre les deux pays et l’identification des criminels.


17/09/2024
0 Poster un commentaire

La Rondache......

Télécharger

 


15/09/2024
0 Poster un commentaire

En Guyane, les gendarmes de l’antenne-GIGN mènent des opérations d’interception des pirogues servant à l’orpaillage illégal.

Pirogue et jet-ski engagés sur une opération V2F.
 

Les militaires de l’Antenne du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (AGIGN) de Guyane luttent contre l’orpaillage illégal dans les trois milieux (terre – air - mer). Sur les fleuves guyanais, ils mènent la mission Vives forces fleuve (V2F), consistant à intercepter les pirogues logistiques servant à alimenter les exploitations aurifères clandestines.

Recouverte à 94 % de forêt équatoriale et striée de nombreux cours d’eau, la Guyane est un territoire sur lequel circuler est un véritable défi. La pirogue s’est logiquement imposée comme le principal moyen de transport, tant pour les habitants au bord des fleuves que pour les garimpeiros (chercheurs d’or clandestins, NDLR). Provenant en majorité du Brésil, ces derniers empruntent le fleuve Oyapock, qui délimite la frontière avec ce pays à l’est, le Maroni, situé à l’ouest, délimitant celle avec le Suriname et sur lequel ont fleuri une multitude de comptoirs alimentant l’orpaillage illégal, et leurs nombreux affluents. Ceux-ci permettent aux garimpeiros d’accéder ou du moins de s’approcher des chantiers clandestins, avant de terminer leur trajet à pied, au milieu de la jungle guyanaise. Fabriquées en bois ou en aluminium, et mesurant de huit à quinze mètres, les pirogues logistiques alimentant les sites illégaux sont équipées de moteurs hors-bord pouvant atteindre une puissance de 200 chevaux. Disposant d’un très faible tirant d’eau, elles sont capables de s’enfoncer au cœur du territoire et d’atteindre les endroits les plus inaccessibles afin d’acheminer plusieurs tonnes de matériel et de vivres (motopompes, tuyaux, quads, carburant, vivres, etc.) et de rapporter l’or extrait clandestinement. Afin d’endiguer l’action des garimpeiros, les gendarmes effectuent des opérations de contrôle statiques (postes de contrôle fluviaux positionnés sur des points stratégiques du territoire) et dynamiques, en utilisant des embarcations (pirogues mais aussi semi-rigide ultra-rapide).

L’AGIGN de Guyane est également habilitée à mener des opérations d’interception de pirogues logistiques. Ces actions présentent une technicité et une dangerosité particulières, raison pour laquelle les gendarmes de cette unité bénéficient de formations spécifiques. Ils suivent notamment une formation initiale de piroguier, complétée par un module spécialement dédié à la conduite des pirogues les plus puissantes (200 chevaux).

La mission menée par les gendarmes de l’AGIGN, appelée Vives forces fleuve (V2F), se déroule en plusieurs phases. Des entraînements sont régulièrement organisés.

Rechercher l’effet de surprise

Douze gendarmes de l’AGIGN sont nécessaires à l’exécution d’une mission V2F. Ils utilisent des pirogues saisies aux garimpeiros et repeintes afin d’obtenir un effet camouflant. L’une d’entre elles est destinée à l’assaut, tandis que la seconde est chargée de l’appuyer. À bord de chaque embarcation se trouvent un piroguier, un appui, deux sauteurs et un takariste. Placé à la proue, ce dernier a pour rôle de sonder la rivière et d'indiquer les obstacles se trouvant sur l’eau. Les deux pirogues sont renforcées par un jet-ski, plus rapide et plus maniable. Les opérations V2F sont organisées de jour comme de nuit. Les modalités de la mission (date, horaire et lieu) sont définies en fonction des renseignements collectés sur le terrain. L’effet de surprise est systématiquement recherché. Pour cela, les militaires de l’AGIGN identifient des criques leur permettant de se dissimuler plusieurs heures à plusieurs jours tout en observant les allées et venues des pirogues sur le fleuve. Lorsque la mission est susceptible de s’étirer dans le temps ou lorsque le masque offert par la végétation n’est pas suffisant, les militaires recouvrent leurs embarcations d’un filet de camouflage.

  • Gendarme de l'AGIGN pointant son arme en direction d'un garimpeiros en lui enjoignant d'arrêter sa pirogue.

« La nuit, nous travaillons avec les IL (ILR pour Intensificateurs de Lumière Résiduelle, également appelés jumelles de vision nocturne, NDLR) afin de conserver un maximum de discrétion, explique Fabrice, gradé de l’AGIGN de Guyane. En raison d’un arrêté préfectoral, les pirogues n’ont pas le droit de naviguer sur les fleuves la nuit. Personne ne navigue de nuit, sans lumière et avec une forte motorisation. À partir du moment où nous constatons qu’une embarcation circule quand même, en transportant un important chargement, et qu’elle se dirige vers un secteur orpaillé, nous avons la quasi-certitude qu’il s’agit d’une pirogue logistique. Nous la laissons passer, puis nous nous dirigeons vers elle à faible allure afin de l’aborder par l’arrière, et nous n’allumons les projecteurs que lorsque nos embarcations sont au même niveau. Le bruit de leur moteur couvrant le nôtre, il est fréquent que les garimpeiros ne nous entendent pas approcher. Dans le meilleur des cas, nous procédons aux injonctions, ils obtempèrent et le contrôle se déroule alors sans encombre. Mais il arrive qu’ils prennent la fuite au moment de les aborder ou après nous avoir décelés. Les garimpeiros sont rompus à l’exercice et connaissent parfaitement les fonds, les rochers et les bancs de vase. Le plus difficile pour nous est alors de parvenir à les stopper. » Dans une pareille situation, les gendarmes de l’AGIGN doivent redoubler d’habileté, de prudence et de réactivité.

S’adapter aux réactions de l’adversaire

« Notre mode d’action dépend du degré de menace de la pirogue adverse. Néanmoins, nous favorisons l’utilisation du jet-ski, qui constitue le moyen d’interception le moins dangereux pour nous, précise Christian. Affecté à l’AGIGN de Guyane depuis 2016, celui-ci dispose d’une solide compréhension des modes d’action des orpailleurs. La pirogue est un vecteur particulièrement dangereux. J’ai déjà été témoin de traumatismes et de fractures lors d’opérations d’interception. »

 

À bord du jet-ski, deux gendarmes de l’AGIGN, spécialement formés à la conduite de cet engin, effectuent un passage devant la pirogue logistique. Alors qu’ils dépassent l’étrave de l’embarcation adverse, ils arrêtent brutalement sa course en balançant un filet muni de flotteurs, qui vient s’enrouler autour de son hélice. En cas d’échec, les deux militaires disposent d’un second filet leur permettant d’effectuer une nouvelle tentative. Les gendarmes répartis sur les deux pirogues sont alors en mesure de procéder au contrôle de l’embarcation et à l’interpellation du piroguier. « Ce système fonctionne dans 90 % des cas. La course-poursuite avec une pirogue étant particulièrement dangereuse, on préfère employer le filet, qui agit un peu comme un stop stick (barre qui permet d’arrêter un véhicule en lui crevant les pneus, NDLR) », précise Romain, à l’origine de ce procédé.

D’autres techniques existent pour tenter de stopper une pirogue, mais pour des raisons de discrétion, nous ne pouvons les décrire.

  • Les gendarmes se dissimulent pour observer les pirogues circulant sur le fleuve.
     
     
     
  • Gendarme de l'AGIGN dissimulé observant les pirogues sur le fleuve.
     
     
     
  • Gendarmes de l'AGIGN à bord d'une pirogue effectuant un virage.
     
     
  • Gendarmes de l'AGIGN sautant dans la pirogue du garimpeiros.
     
     
  • Militaires de l'AGIGN à bord d'une pirogue.
     
     
     

15/09/2024
0 Poster un commentaire

En « filoche » avec le GOS de la SRTA.........

 

Créé en 2017, le Groupe d’observation et de surveillance (GOS) de la Section de recherches des transports aériens (SRTA) mène de nombreuses missions au profit d’unités de gendarmerie et de police, sur la zone aéroportuaire bien sûr, mais le plus souvent au-delà, avec une capacité de projection sur tout le territoire national.

Roissy, aéroport de Paris-Charles de Gaulle, terminal 2E. L’avion en provenance de São Paulo est à l’heure. L’un des passagers ne le sait pas, mais il a le droit à un comité d’accueil conséquent mais très discret. L’homme en question est ce qu’on appelle une mule, baptisée « M », qui transporte des produits stupéfiants in corpore, c’est-à-dire ingurgités sous forme d’ovules, pour être ensuite expulsés par voie naturelle. Un pion sans importance dans le jeu des narcotrafiquants, qui accepte ce rôle ingrat et dangereux pour quelques centaines d’euros et une semaine tous frais payés dans la capitale.

Autour de la voie circulaire de l’aéroport, véritable manège permanent, les voitures du Groupe d'observation et de surveillance (GOS) de la Section de recherches des transports aériens (SRTA) de Paris-Charles de Gaulle sont en place. « M » sort du terminal, monte dans un taxi. « Véhicule identifié, on se met dans le game et on le lâche plus », lance le major S., chef du GOS, sur l’audioconférence sécurisée. La « filoche » commence…

« Il nous faut absolument l’hôtel ! »

Une heure plus tôt, dans les locaux de la SRTA. Le colonel Cédric Gervais, qui commande l’unité de recherches, les enquêteurs et les membres du GOS peaufinent ensemble les derniers détails de la mission. Ce dossier, suivi depuis le début de l’année par la SRTA, a pour nom de code SAMPA. Le major S. en rappelle les grandes lignes : « Nous avons un ou plusieurs collecteurs qui récupèrent de la cocaïne auprès de mules brésiliennes, dans des hôtels de la plaque parisienne. Nous parvenons très vite à identifier un collecteur récurrent, nommé Dora, parce qu’il a toujours un sac à dos. Les gens qui ont des enfants auront la référence. La mule « M », signalée par un criblage d’un partenaire étranger, puis confirmée par la consultation du système API-PNR1, pourrait correspondre à notre organisation. L’objectif, c’est de faire le lien entre cette mule et l’un des protagonistes identifiés, à savoir Dora, ou bien Oxmo et Poussin, deux autres collecteurs potentiels qui pourraient avoir repris l’activité. Le temps 1, c’est donc la prise en compte de « M » dès son passage à la douane, puis à la sortie de l’aéroport, afin de localiser le point de chute. Il nous faut absolument l’hôtel ! Temps 2, si c’est favorable, on tente la pose d’une TSE 1 (Technique Spéciale d’Enquête) dans la chambre, autorisée par la juge et validée par le Pôle des techniques spéciales d’enquête (PTSE)2»

Le taxi dans lequel « M » a pris place quitte la rampe circulaire, direction Paris. À tour de rôle, les véhicules de la SRTA suivent la voiture, qui se faufile dans le trafic dense de l’autoroute A1. Le conducteur le plus proche énumère les repères kilométriques et visuels pour communiquer aux autres sa position, et indique chaque changement de file de la cible. Il est impératif de ne pas manquer la sortie, et de se méfier de tout ralentissement brusque, ou arrêt intempestif, qui pourrait être un « coup de sécurité », que le chauffeur tenterait pour vérifier qu’il n’est pas suivi.

La filature se déroule sans difficulté, jusque dans le dédale de rues d’une commune de la région parisienne, où la présence de feux tricolores, de passages piétons, de vélos, de trottinettes, rend la manœuvre délicate. Le taxi s’arrête à proximité d’un hôtel. La mission se poursuit à pied.

À son arrivée à l’hôtel, « M » patiente à la réception, le temps que la chambre soit prête. Cette attente permet aux membres du GOS de disposer de suffisamment de temps pour poser la TSE 1. Pendant toute la durée de son séjour « touristique » à Paris, les conversations téléphoniques de « M » seront surveillées, ses déplacements observés. Mais il ne sera pas interpellé, même en cas de contact avec le collecteur. « On travaille sur de la « crim' org' » (criminalité organisée, NDLR), rappelle le major S. Notre objectif est de remonter les échelons pour définir une hiérarchie et la matérialiser par des preuves en s’appuyant notamment sur le dispositif de livraison surveillée. Tant qu’on parvient à monter plus haut, on continue les missions d’O.S. (Observation Surveillance), mais si on voit qu’on bute sur un niveau, la juge et le directeur d’enquête peuvent décider de procéder à l’interpellation. On montera alors un dispositif pour interpeller le collecteur en flagrant délit, une fois qu’il aura le produit. Il est prévu de faire un point avec la juge en octobre, mais nous avons déjà assez d’éléments pour « habiller » Dora dans la procédure. »

« Un GOS comme les autres »

Le dossier SAMPA fait partie de ceux pour lesquels le GOS est engagé au profit de son unité, la SRTA. Cela représente l’essentiel de son activité. Le groupe répond également aux sollicitations d’autres unités de recherches de la gendarmerie, des offices centraux et des gendarmeries spécialisées, qui font régulièrement appel aux deux GOS présents dans la région : celui de la SRTA donc et celui d'Île-de-France (GOSIF). À la demande des magistrats, le GOS SRTA travaille parfois avec la police nationale, comme récemment sur un important trafic de stupéfiants. « C’est une opportunité pour les unités de gendarmerie et de police de disposer d’un capteur sur les aéroports afin de pouvoir suivre un flux, et donc construire une stratégie judiciaire en profondeur permettant de démanteler un trafic avec tous les commanditaires, estime le colonel Gervais. Nous offrons cette capacité de suivi aux enquêteurs et aux magistrats. »

« Nous couvrons tout le spectre, avec une grande diversité de missions, même si les stups constituent une grande part de notre activité, ajoute le major S. Mais nous avons aussi travaillé récemment au profit de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), sur un trafic de faux médicaments contre le cancer. Il peut également arriver qu’on surveille un criminel de guerre présumé au profit de l’Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH). Lorsque nous sommes sollicités, j’évalue la faisabilité et la pertinence, et le commandant de la SRTA valide ou non l’appui. »

Contrairement aux idées reçues, y compris au sein de la gendarmerie, le GOS de la SRTA ne travaille pas uniquement dans l’aéroport et aux alentours, bien au contraire. « Nous sommes un GOS comme les autres, insiste le chef de l’unité. La particularité de nos missions, c’est qu’elles commencent souvent à l’aéroport, où nous disposons de tous les accès. C’est une excellente accroche O.S., parce que les « targets » arrivent à un endroit précis, à une heure précise. Mais nous passons finalement très peu de temps sur la zone aéroportuaire. Les missions se poursuivent le plus souvent sur la plaque parisienne, mais nous avons une capacité de projection sur tout le territoire national. »

Créé en 2017, le GOS de la SRTA compte actuellement quinze personnels, afin de pouvoir remplir deux missions simultanément, puisqu’au minimum quatre ou cinq militaires prennent part à une mission, avec deux ou trois voitures et une moto. L’unité dispose de nombreux moyens techniques, notamment des appareils photo numériques de pointe, des jumelles à vision nocturne, ainsi qu’une imprimante 3D permettant de créer des objets servant à dissimuler les capteurs, qu’il s’agisse de micros, de caméras ou de balises.

« Il s’agit d’une petite équipe, et cela implique une forte polyvalence, estime le colonel Gervais. Nous avons besoin de gens rapidement opérationnels et autonomes, si possible avec une première expérience en GOS. Nous souhaitons continuer à monter en compétences pour coller à une délinquance de plus en plus organisée, de plus en plus fermée. Nous entretenons pour cela des liens de confiance avec les autres unités qui font de l’O.S., comme la Force observation recherche (FOR) du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) bien sûr, mais aussi les autres GOS, de façon à pouvoir travailler sur un grand rayon d’action et assurer un suivi complet des malfaiteurs. »

1 Le système API-PNR France permet le traitement automatisé des données de réservation (PNR) et des données d'enregistrement et d'embarquement (API) collectées.

2 Le Pôle des techniques spéciales d’enquêtes fait partie de la Sous-direction de la police judiciaire (SDPJ) de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).

Des premières interpellations

À la suite d’un évènement majeur dans le dossier SAMPA, la direction d'enquête a été contrainte en urgence de déclencher une vague d’interpellations sur une branche de l'organisation. Plus de 80 000 euros en espèces, 14 kilogrammes d'ovules de cocaïne et du matériel de conditionnement ont notamment été saisis. L’enquête sous commission rogatoire suit son cours.


15/09/2024
0 Poster un commentaire

Souvenirs....................

puy-du-fou-offre-speciale-2024-tickets_253237_2280035_222x222

image00012

 

Télécharger

image00016image00024

 

 

 

 

 

 


09/09/2024
3 Poster un commentaire

Le directeur général tire sa révérence: la Gendarmerie en quête d’un nouveau chef.........

Le directeur général tire sa révérence: la Gendarmerie en quête d’un nouveau chef

 

Le directeur général de la Gendarmerie nationale, le général d’armée Christian Rodriguez, quittera ses fonctions le 23 septembre 2024 lors d’une cérémonie aux Invalides. Sa succession est incertaine dans un contexte de remaniement gouvernemental.

Le général d’armée Christian Rodriguez, à la tête de la Gendarmerie nationale depuis le 1er novembre 2019, s’apprête à faire ses adieux aux armes. La cérémonie officielle se tiendra le lundi 23 septembre 2024 à 16h30 dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides.

Prolongé dans ses fonctions jusqu’à la fin des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le général Rodriguez aura assuré la direction de l’Arme pendant près de cinq ans, une longévité remarquable qui n’avait pas été observée depuis les années 70. Marqué par des défis importants, notamment la gestion de la sécurité pendant les JO, son passage à la tête de l’Institution s’achève ainsi sur un succès.

Quel successeur pour le directeur général?

La question de sa succession reste ouverte, d’autant plus que le nouveau ministre de l’Intérieur n’est pas encore connu. Deux candidats semblent se détacher. « Deux noms circulent. Celui du major général André Petillot, ce qui serait la solution la plus logique, mais ni automatique ni gravée dans le marbre, et celui du général Xavier Ducept, commandant de la région Ile-de-France », confie à L’Essor un connaisseur du dossier.

 

L’hypothèse d’un directeur général qui ne soit pas issu des rangs de l’Arme a circulé un temps. La Gendarmerie n’a en effet un gendarme à sa tête que depuis 2004. La piste semble cependant abandonnée. Quoi qu’il en soit, le choix du successeur dépendra en grande partie du nouveau ministre de l’Intérieur. À ce sujet, nos informateurs indiquent que « Laurent Nunez, actuel préfet de Police de Paris«  est pressenti pour ce poste. Son arrivée Place Beauvau pourrait influencer la décision. En effet, « Nunez apprécie les gendarmes ». Il ne serait donc « pas opposé a priori à la nomination d’un militaire ».

Cependant, il est important de rappeler que « la nomination des directeurs généraux de la Police et de la Gendarmerie se fait en Conseil des ministres. Il faut donc que le Président, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur s’accordent sur un nom ».Le processus de sélection s’annonce donc complexe et potentiellement long.


09/09/2024
0 Poster un commentaire

Dans le Nord, un gendarme blessé après un refus d’obtempérer.......

Un drame a été évité le 7 septembre 2024 dans le nord de la France. Suite à un refus d’obtempérer, un gendarme a été renversé et s’en sort, « miraculeusement » avec une luxation de la cheville. Le fuyard a été interpellé.

Quelques jours après le décès de l’adjudant Eric Comyn, tué lors d’un contrôle routier à Mougins (Alpes-Maritimes) après un refus d’obtempérer, un drame a été évité, le 7 septembre 2024, à Auberchicourt (Nord).

Suite à un refus d’obtempérer, un gendarme de cette petite commune des Hauts-de-France, proche de Douai, a été renversé par un chauffard qui a pris la fuite. Le fuyard a finalement été interpellé une heure plus tard. Le militaire, un adjudant de la brigade d’Auberchicourt, s’en est sorti « miraculeusement » selon La Voix du Nord, avec une luxation de la cheville.

Le fuyard fait marche arrière et renverse un gendarme

Les faits se sont déroulés vers 16 heures, samedi 7 septembre, en marge du forum des associations d’Auberchicourt. Un automobiliste a refusé de se soumettre à un contrôle. Les gendarmes l’ont alors pris en chasse.

Le chauffard a alors pris tous les risques dans sa fuite, traversant cette ville à toute allure avant de percuter le muret d’une habitation. Sortis de leur véhicule, les gendarmes se sont approchés du conducteur pour l’appréhender. Ce dernier a alors brusquement fait marche arrière, renversant un gendarme avant de prendre de nouveau la fuite.

Touché à la jambe, le gendarme blessé a été évacué à l’hôpital par les pompiers. Il s’en est finalement sorti avec une simple luxation de la cheville.

 

Un refus d’obtempérer toutes les 20 minutes en France

Les forces de police ont rejoint les gendarmes à la poursuite de l’individu qui avait pris la direction de Masny. Après avoir abandonné son véhicule, l’homme a finalement été interpellé sur les coups de 17 heures puis placé en garde à vue.

Au niveau national, les refus d’obtempérer sont un véritable fléau. Un délit de ce type est enregistré en moyenne toutes les 20 minutes en France. En conséquence, près de 150 militaires de la Gendarmerie sont blessés chaque année à cause de conducteurs refusant d’obtempérer.


09/09/2024
0 Poster un commentaire

Le chauffard attendra son procès en détention, après une « course-poursuite à une vitesse délirante »

Un chauffard de 21 ans, accusé de violences envers des gendarmes lors d’une dangereuse course-poursuite en Loire-Atlantique, restera en détention provisoire jusqu’à son procès prévu dans trois semaines.

Le jeune chauffard de 21 ans accusé de « violences » sur des gendarmes après « une course-poursuite à une vitesse délirante » entre Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et Le Bignon (Loire-Atlantique) a été maintenu en détention provisoire ce lundi 2 septembre 2024 par le tribunal correctionnel de Nantes jusqu’à son procès, prévu dans trois semaines.

Sous cocaïne, le chauffard tente de percuter les gendarmes

Le 14 août 2024, Lenny XXX avait en effet fait « des zigs-zags » sur la route en « roulant à très vive allure » alors que la circulation était pourtant « chargée » ce jour-là, a recontextualisé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes à la lecture des pièces du dossier. Le prévenu, qui n’avait pas de permis de construire et sur qui a été retrouvé de la cocaïne, avait alors « cherché à percuter à plusieurs reprises » avec son Audi A1 la moto d’un gendarme et avait « freiné délibérément » pour « percuter »les militaires.

Le jeune homme, célibataire et sans enfant, était en outre déjà connu de la justice : il avait été condamné à quatre reprises mais n’avait « pas expérimenté le choc carcéral » jusqu’alors, a expliqué son avocat Me Pierre Huriet pour justifier cette demande de mise en liberté avant le procès de son client. D’un point de vue de l’insertion socio-professionnelle, ce titulaire d’un CAP Carreleur « travaille en CDI depuis trois mois » et « vit chez sa mère » ; il est par ailleurs « inscrit à l’auto-école »car il a « échoué au code à deux reprises ».

Sortir de prison, une « velléité partagée par l’ensemble des détenus de France ».

Reste que cette demande de remise en liberté n’est « absolument pas motivée », avait résumé la procureure de la République : elle se résume à vouloir sortir de prison, une « velléité partagée par l’ensemble des détenus de France ».

Surtout, les faits sont « d’une extrême gravité » et ce jeune homme originaire de Challans (Vendée) « multiplie les infractions » depuis 2022 : le tribunal correctionnel des Sables d’Olonne l’a notamment condamné le 26 juin 2024 par  pour « violences avec arme ». Il avait assorti sa peine d’une « interdiction de paraître dans une boîte de nuit ». Lenny XXX a aussi « démontré sa volonté de se soustraire à l’institution judiciaire » en tentant de fuir les gendarmes « sur plusieurs kilomètres », a-t-elle insisté.

 

Durant sa « course-poursuite à une vitesse délirante » et « à une heure de pointe » il a en outre effectué des « coups de volant » et des « freinages brusques dans l’objectif de percuter la moto du gendarme », selon la procureure de la République. Le militaire avait d’ailleurs dû « utiliser son arme à quatre reprises » au niveau des Sorinières. « Un maintien en détention sera requis lors de la prochaine audience », a-t-elle donc d’ores et déjà fait savoir.

Dans ce « dossier désagréable », l’avocat de la défense avait toutefois rappelé que Lenny XXX est depuis cette course- poursuite « enfermé vingt-deux heures par jour avec trois autres personnes » dans la même cellule. « Son casier n’est pas celui d’un délinquant de la route, mais d’une petite frappe qui n’avait jusqu’alors jamais été détenue », estime Me Pierre Huriet.

Mais « le risque de réitération est trop important », a objecté la présidente du tribunal correctionnel de Nantes après avoir rendu sa décision.


06/09/2024
0 Poster un commentaire

Création du fichier national du permis de chasser.......

Création du fichier national du permis de chasser

 

C’est la dernière décision du gouvernement Attal : la création – sous la pression du Conseil d’Etat – d’un fichier national du permis de chasser, dans le cadre de la loi de 2019, qui a créé l’Office français de la biodiversité, modifié les missions des fédérations des chasseurs et renforcé la police de l’environnement.

Un décret, daté du 4 septembre 2024 et publié ce jeudi au Journal officiel, précise la mise en place, à partir de vendredi, du fichier national du permis de chasser, inscrit dans le code de l’environnement depuis quatre ans. L’Office français de la biodiversité (OFB) et la Fédération nationale des chasseurs (FNC) le mettront en oeuvre à partir des données du fichier central des titres permanents du permis de chasser de l’OFB et de celles du fichier central des validations et autorisations de chasser de la FNC.

Un contrôle administratif

Ce fichier national vise, « dans un but de contrôle administratif« , à permettre la consultation des titulaires du permis de chasser, d’autorisation de chasser et de validations nationales, départementales, annuelles ou temporaires du permis de chasser. Il permettra également de consulter les refus de délivrance du permis de chasser, le retrait de sa validation, ainsi que le retraits et suspensions du permis et de l’autorisation de chasser, et la résiliations des contrats d’assurance chasse.

 

Le décret énumère par ailleurs les données à caractère personnel figurant dans ce fichier et les agents de l’OFB et de la FNC qui pourront y accéder. Le décret suit enfin la recommandation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), dans sa délibération du 18 juillet 2024 et publiée ce jeudi au Journal officiel, qui a demandé que les données personnelles soient conservés pendant une durée maximale de six ans.

Sous astreinte de 200 euros par jour de retard

Le 13 novembre 2023, le Conseil d’Etat avait enjoint la Première ministre Elisabeth Borne de prendre ce décret dans les six mois (soit jusqu’au 13 mai 2024), sous astreinte de 200 euros par jour de retard. Cette décision faisait suite à une demande non suivie de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), un an plus tôt à la Première ministre, de prendre ce décret. L’association s’était alors tournée vers le Conseil d’Etat qui lui donc donné raison.

La France compterait cinq millions de porteurs du permis de chasser, dont un million de chasseurs pratiquant.


06/09/2024
0 Poster un commentaire