Fédération Nationale des Retraités de la Gendarmerie-Section de Gaillac

Fédération Nationale des Retraités de la Gendarmerie-Section de Gaillac

En Guyane, les gendarmes rencontrent les peuples autochtones du bout du monde..............

Les gendarmes se dirigeant vers le Tukusipan.
 
© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

À l’ouest de la Guyane, la Communauté de brigades (CoB) de Maripasoula compte dans son ressort de nombreux villages isolés, particulièrement difficiles d’accès. Afin d’offrir à leurs habitants un service public digne de ce nom, les gendarmes de l’unité s’y rendent plusieurs jours par mois. Ainsi immergés dans le quotidien des peuples autochtones, les militaires vivent alors une expérience inoubliable et hors du temps.

Le capitaine Éric Simonet, commandant la Communauté de brigades (CoB) de Maripasoula, et la gendarme Hélène ont déjà embarqué dans la pirogue pilotée par le maréchal des logis Daniel. Ils s’apprêtent à vivre une expérience exceptionnelle, qu’aucun autre gendarme de France n’a l’occasion de connaître, en allant à la rencontre des peuples autochtones les plus éloignés d’Amazonie, pendant plusieurs jours. Initiée par l’officier, avec l’accord du commandant de la compagnie de gendarmerie départementale de Saint-Laurent-du-Maroni et du commandant de la gendarmerie de la Guyane française (COMGEND-GF), cette mission de Police de sécurité du quotidien (PSQ) se déroule une fois par mois.

« Ces villages se situent en France, souligne le capitaine Simonet. Leurs populations ont le droit à la même sécurité que tous les citoyens français et au même intérêt de la part de l’État. Nous nous devons d’y aller. »

Le capitaine Simonet et la gendarme Hélène naviguant sur le fleuve avec Daniel, piroguier.
 

Rattachés à la circonscription de Maripasoula, les villages autochtones se situent le long du fleuve Maroni, en direction du Brésil. En raison de leur implantation dans le Parc amazonien de Guyane (PAG), composé de forêt équatoriale, la pirogue constitue l’unique moyen de transport permettant d’y accéder. La régularité des missions de PSQ, menées par les gendarmes de la CoB de Maripasoula, ponctuellement renforcés par des gendarmes mobiles, leur permet de mieux connaître la population et d’instaurer un climat de confiance favorable.

Connaître la population de la circonscription

Bien que de nationalité française, les peuples autochtones situés dans le ressort de la CoB de Maripasoula présentent de nombreuses singularités.

« Nous avons fait le choix d’effectuer une PSQ de plusieurs jours afin d’avoir le temps de rencontrer les habitants de chaque village, précise le capitaine Simonet. Réaliser cette mission en une seule journée nous aurait conduit à devoir nous presser, ce qui aurait été perçu comme une forme d’impolitesse. Passer plusieurs jours à leurs côtés nous permet de mieux comprendre leur manière de vivre. »

Village amérindien le long du Maroni.
 
© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

Élahé, Kayodé, Talhuwen, Antécume-Pata sont autant de villages visités. Ils sont habités par plusieurs centaines d’Amérindiens, dont les modes de vie, les rites, traditions et croyances diffèrent sensiblement du reste de la Guyane, et plus encore de la métropole. « Je tiens un carnet dans lequel j’inscris les coutumes que j’observe dans les différents villages que je traverse, précise l’officier. Cette prise de notes me permet de ne pas commettre d’impairs. »

Les gendarmes accostent au pied de chacun des hameaux, puis rejoignent le tukusipan, construction traditionnelle de la communauté Wayana, l’un des six peuples amérindiens vivant en Guyane. Haut de plusieurs mètres, cet édifice est constitué d’une ossature en bois et de ballots de feuilles tressées. Véritable point de ralliement, il permet de célébrer les fêtes et rites et de recevoir les visiteurs. Sous son toit, les gendarmes échangent avec les habitants et s’enquièrent de leurs inquiétudes éventuelles. En l’absence d’autre représentant de l’État sur place, ils disposent également des attributions dévolues aux commissaires de justice [ex-huissiers de justice] et peuvent donc formuler des conseils juridiques et mettre à exécution certaines décisions de justice. Souvent confrontés à la barrière de la langue, les militaires de la CoB de Maripasoula s’appuient sur le piroguier qui les accompagne. Originaire de la région, il maîtrise plusieurs dialectes, qui lui permettent de s’improviser interprète.

Le CNE Simonet avec le chef Taliné.

En fin de journée, les militaires s’arrêtent dans l’un des villages pour y passer la nuit, comme à Freedom City, où ne vivent que 35 personnes. Privés de réseau téléphonique et de leur confort habituel, les gendarmes se conforment au rythme de vie des habitants et vivent alors un moment suspendu. « Ce village n’existe même pas sur les cartes, détaille le capitaine Simonet. Le chef Taliné s’est installé ici avec sa famille. Il ne dispose pas de titre de propriété, ni de reconnaissance officielle, raison pour laquelle ils sont encore plus isolés du reste du monde. Le village n’est alimenté ni en électricité, ni en eau courante. Les habitants ont recours à un groupe électrogène et vivent de la chasse et de la pêche. Les enfants doivent se rendre à l’école en pirogue dans l’un des villages voisins. Taliné a tenu à nous offrir l’hospitalité lors de nos visites. Il a même monté un carbet (abri en bois sans mur, typique de la Guyane, NDLR) afin de nous permettre d’installer nos hamacs. Nous partageons leurs repas et nous nous lavons dans le Maroni. En remerciement de l’accueil qu’ils nous réservent, nous ramenons de la nourriture différente de celle qu’ils peuvent habituellement consommer. La dernière fois, nous avons apporté de la semoule au lait. Ils n’en avaient jamais mangé de leur vie. Le plus étonnant est peut-être leur profond attachement à la France, alors qu’ils vivent à plus de 7 000 kilomètres de la métropole. Taliné nous a récemment interrogés sur la possibilité de lui offrir un drapeau tricolore afin de le fixer sur un mât planté au bord du Maroni. Il veut avoir cette fierté de rappeler qu’ici nous sommes encore en France. »

Les gendarmes échangeant avec des enfants d'un village amérindien.

Le lendemain, les gendarmes de Maripasoula poursuivent leur route jusqu’au dernier village d’Antécume-Pata, où vivent 500 âmes. Son nom signifie « le village d’André », en hommage à son fondateur, André Cognat, un métropolitain venu vivre en Guyane. Les militaires sont accueillis par sa fille Sandrine. Après avoir échangé un long moment avec elle, ils rencontrent Mimisiku. Le nom de cet artisan local a également inspiré le film « Un Indien dans la ville », sorti en 1994.

Mimisiku échangeant avec la gendarme Hélène.
 

Au-delà de ce village, l’Amazonie est habitée de mythes et de légendes. Selon les Amérindiens, entre Antécume-Pata et les monts Tumuc-Humac, succession de collines situées entre le sud de la Guyane et du Suriname et le nord du Brésil, il existerait une « tribu des invisibles », composée d’êtres primitifs vivant dans la forêt et susceptibles de s’adonner au cannibalisme.

Au fil du temps, les gendarmes ont également associé leurs familles à ces missions de contact. Aux côtés des gendarmes de Maripasoula, conjoints et enfants découvrent à leur tour ces communautés du bout du monde, appréhendent plus facilement l’utilité de cet engagement et vivent ainsi une aventure commune, qui participe à renforcer les liens familiaux et amicaux. La présence des familles facilite également l’instauration d’un climat de confiance.

Instaurer un climat de confiance

« Avec la mise en place de ces missions, la perception que la population a de nous a changé, explique le capitaine Simonet. Les membres du peuple Wayana, bien que timides, s’adressent désormais beaucoup plus facilement à nous et nous invitent même à manger. Nous avons instauré un véritable climat de confiance, qui les encourage à nous parler en cas de problème. À l’image de Sandrine, nous avons identifié des référents dans chaque village, qui disposent de nos numéros de téléphone et qui sont en mesure de porter à notre connaissance des informations, dans des domaines aussi variés que l’orpaillage illégal (présence de chercheurs d’or clandestins, etc.) ou encore l’ordre public (grève des professeurs dans les écoles des villages par exemple, etc.). Nous devançons le renseignement. »

Le capitaine Simonet échangeant avec un villageois installé dans son hamac.

Cette confiance permet aux gendarmes de mettre en œuvre ou de s’inscrire dans des actions de prévention aux côtés d’autres partenaires. Ainsi, en octobre 2023, plusieurs d’entre eux ont accompagné l’association Chercheurs d’Autres afin de sensibiliser les habitants des différents villages aux risques encourus à passer de la drogue, tant sur le plan pénal que celui de la santé. Les trafiquants recrutent en effet des mules qui ingèrent des ovules de cocaïne afin de les transporter. Ils ciblent notamment les nombreux jeunes sans-emploi des villages amérindiens, qui trouvent dans cette activité un moyen de gagner de l’argent facilement. Les opérations menées concernent aussi la Lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI), la consommation d’alcool et les violences intrafamiliales.

Ces dernières semaines, les gendarmes ont multiplié les actions au sein de ces villages isolés. Ainsi, fin mars 2024, ils ont pu assister à la cérémonie d'inauguration du nouveau tukusipan d’Antécume-Pata, à laquelle étaient conviées de nombreuses personnalités politiques et coutumières. Ayant eu l’honneur d’être invités, les gendarmes ont également assuré la sécurisation de cette fête emplie de rites et de danses traditionnelles, dont l’un des moments forts a été la montée du ciel de case. Installée juste sous la toiture, cette pièce circulaire ornée de motifs constitue un symbole ancestral de la culture amérindienne.

À l’occasion des élections européennes du 9 juin 2024, les militaires de la CoB de Maripasoula se sont rendus au village de Talhuwen, qui comprend un bureau de vote. Ils étaient chargés d’apporter l’urne la veille du scrutin, d’assurer la sécurité du vote et du dépouillement, puis de remettre les plis et le procès-verbal d’élection à des gendarmes du COMGEND-GF venus les récupérer par hélicoptère.

 

 

Afin de rompre encore un peu plus l’isolement des peuples autochtones du ressort de la circonscription, d’autres projets sont en réflexion ou ont déjà été menés. Ainsi, le capitaine Simonet œuvre auprès des élus locaux pour obtenir la mise à disposition d’un local dans l’un des villages principaux. Celui-ci permettrait notamment de faciliter le recueil des plaintes. L’inspection annoncée de la CoB de Maripasoula est également organisée chaque année dans l’un des villages. Les habitants peuvent donc assister à cet événement solennel et de cohésion au cours duquel sont notamment évoqués le bilan de l’année et les perspectives à venir d’une véritable gendarmerie de proximité.

 
 
Patrouille en véhicule dans Papaichton.
 

Au cœur de l’Amérique du Sud, se trouve la commune de Papaichton. Encadrée par la forêt amazonienne et le fleuve Maroni, cette localité du bout du monde dispose d’une brigade armée par quatre gendarmes départementaux permanents. Immersion dans leur quotidien peu ordinaire.

Après 31 kilomètres de piste sans réseau téléphonique, la forêt équatoriale se clairsème enfin pour laisser place à Papaichton. Située à l’ouest de la Guyane, sur les bords du fleuve Maroni, qui délimite la frontière avec le Suriname, cette commune est l’une des plus reculées de France. Pendant la saison des pluies, s’étendant de décembre à juin, l’isolement est d’autant plus marqué que la piste devient progressivement impraticable. Quasiment coupés du monde, ses 6 000 habitants ne se déplacent alors plus qu’en pirogue. Remarquable à plus d’un titre, cette commune est un lieu où coexistent plusieurs communautés. L’ethnie Bonis y est majoritaire. Leurs coutumes, traditions et dialectes colorent la vie locale.

Le gendarme Jonathan circulant en quad.
 

Alors que se dessinent les premières maisons, un vrombissement se fait entendre. Perché sur un quad de couleur rouge, surgit du carrefour un homme habillé d’un polo bleu facilement identifiable. Il s’agit du gendarme Jonathan. Arrivé de métropole à l’été 2023, avec femme et enfants, il est affecté à la brigade de Papaichton, aux côtés de quatre autres camarades. Deux d’entre eux sont Officiers de police judiciaire (OPJ). Les militaires de l’unité sont renforcés par deux gendarmes mobiles relevés tous les trois mois. Loin de tout, ils doivent faire preuve de pragmatisme et d’ingéniosité au quotidien.

Servir au cœur de l’Amazonie

La brigade de Papaichton est rattachée à la Communauté de brigades (CoB) de Maripasoula, qui est à la fois la plus grande commune de France en superficie et la plus petite en densité de population. À l’image des plus de 3 000 brigades situées en métropole et en outre-mer, les gendarmes de la brigade de Papaichton remplissent les missions dévolues à la gendarmerie départementale. Ils doivent néanmoins faire face à de nombreuses contraintes liées à l’environnement équatorial et aux coutumes locales.

La brigade de Papaichton.
 

« Cette unité traite des infractions de droit commun comme n’importe quelle brigade de gendarmerie, souligne le capitaine Éric Simonet, commandant la CoB de Maripasoula. À ces missions s’ajoutent celles dédiées à la Lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI). Nous effectuons notamment des surveillances fluviales et des patrouilles en quad afin de dissuader l’action des garimpeiros (chercheurs d’or clandestins, NDLR). Mais au quotidien, tout diffère de la métropole. »

Les gendarmes de l’unité doivent notamment concilier droit commun et droit coutumier, ce dernier entrant parfois en contradiction avec la loi républicaine. En cas de découverte de cadavre, la coutume veut, par exemple, que le corps soit immédiatement inhumé. Les gendarmes sensibilisent les habitants aux contraintes médico-légales. « Nous sommes sensibles à leurs croyances, témoigne le capitaine Simonet. Lorsque nous souhaitons entendre une victime, nous en avertissons d’abord le chef coutumier, afin que la personne ne soit pas suspectée d’être mise en cause par ses pairs. Nous entretenons des échanges réguliers avec ces figures d’autorité qui sont capables d’influencer leurs communautés. »

Multipliant les services de contact, les gendarmes ont noué des liens forts avec la population. « Le rapport aux habitants est très facile, précise le gendarme Jonathan. Ils se montrent particulièrement respectueux de l’uniforme. Même les plus jeunes enfants me disent bonjour police lorsqu’ils me croisent sur le pas de la porte [rires]. Pour requérir notre intervention, ils n’ont pas le réflexe de contacter le 17, mais viennent directement frapper à la grille de la brigade (celle-ci ne dispose pas de borne d’appel, NDLR) ou de nos maisons. S’agissant d’une population plutôt paisible, les interventions ne sont pas particulièrement nombreuses. Néanmoins, les actes de violence induisent systématiquement l’utilisation d’armes, et notamment de sabres d’abattis, en raison de la culture sud-américaine de la Guyane. La prise de renseignement est également difficile en raison de la barrière de la langue et de la rétention d’information. »

En cas d’interpellation et de placement en garde à vue, la brigade ne dispose pas de cellule. Le mis en cause doit donc être transféré à Maripasoula. Si les conditions ne le permettent pas, en raison de la saison des pluies ou de l’heure avancée de la journée par exemple, la personne est surveillée dans une pièce toute la nuit par deux gendarmes. Comme l’explique l’officier, les déferrements s’avèrent encore plus complexes. « Le tribunal se situe à Cayenne. Lorsque le magistrat demande une présentation du mis en cause, nous devons requérir un hélicoptère et acheminer l’individu jusqu’à l’aéroport de Maripasoula afin qu’il soit pris en compte. Nous effectuons une trentaine de déferrements par an. »

Gendarmes naviguant sur une pirogue.
 

Une partie de la circonscription étant inaccessible par voie routière, les gendarmes recourent très fréquemment à la pirogue. Les unités situées le long des fleuves disposent d’ailleurs de piroguiers guyanais attitrés en compte dans leurs effectifs. Ces personnels sont d’une aide précieuse, tant pour naviguer sur les fleuves, qui présentent de nombreux dangers, que pour traduire les conversations entre les gendarmes et les habitants, qui ne maîtrisent pas toujours les rudiments de la langue française. En direction du sud, des services de Police de sécurité du quotidien (PSQ) à pirogue sont d’ores et déjà mis en place à destination des villages les plus éloignés du territoire. Le projet devrait également se concrétiser vers le nord du fleuve, en direction de la commune de Grand Santi.

 

Militaires de la brigade de Papaichton arrêtés devant leur véhicule.
 

« La Guyane, c’est la France, mais ça n’a rien à voir avec ce qu’on peut connaître en métropole, ajoute le gendarme Alexandre, de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 47/3 de Châteauroux. Cette mission à Papaichton constitue ma première mission outre-mer. Nous avons été totalement dépaysés, tant en raison de la culture, que des dialectes locaux et de la chaleur. Cette expérience s’est avérée très enrichissante et nous avons appris beaucoup de choses, notamment auprès du piroguier local. »

« Le propre du gendarme est de s’adapter. »

Afin de pouvoir remplir leurs missions, les gendarmes doivent entretenir rigoureusement leurs matériels, qui connaissent une usure prématurée en raison du climat équatorial. En cas de panne ou de casse, plusieurs mois peuvent s’écouler avant de pouvoir procéder à la réparation. Les pièces de rechange sont en effet livrées à Maripasoula par avion. Celles-ci doivent ensuite être acheminées par la piste ou en pirogue. Faute de professionnel sur place, les gendarmes effectuent eux-mêmes les remplacements. Les travaux les plus conséquents (changement d’une toiture par exemple) sont les seuls à être effectués par des entreprises. Celles-ci étant généralement basées à Cayenne, une à deux années peuvent être nécessaires avant leur réalisation.

Les besoins en formation nécessitent également une organisation singulière. En l’absence de stand de tir conventionné sur la circonscription, les personnels de la CoB de Maripasoula se déplacent annuellement à Saint-Laurent-du-Maroni, où se situe la compagnie de gendarmerie départementale. En raison des contraintes liées au trajet, qui s’effectue par voie aérienne, les gendarmes séjournent trois jours sur place. Des sessions de formation sur place, au cours desquelles des instructeurs de la compagnie viennent plusieurs jours, sont également organisées.

Comme le résume le commandant de la Cob de Maripasoula, « le propre du gendarme est de s’adapter. » Ce que les militaires de Papaichton parviennent également à faire dans leur vie quotidienne.

Vivre au cœur de l’Amazonie

L’isolement et les spécificités du territoire se font d’autant plus ressentir dans la vie de tous les jours. « Les affaires des gendarmes nouvellement affectés sont acheminées en pirogue, détaille l’officier. Ils viennent sans voiture, car il n’y a pas de pompe à essence. Les loisirs sont également différents de la métropole. La qualité de vie est extraordinaire, mais un temps d’adaptation est nécessaire. »

« À l’arrivée, c’est un peu la douche froide », concède l’adjudant Gaël, commandant la brigade de proximité de Papaichton. Souhaitant occuper un poste de commandement, ce dernier a accepté d’être affecté en unité isolée. « Concernant la nourriture, il faut apprendre à faire une croix sur beaucoup d’aliments. Les courses nécessitent également un peu d’organisation. En raison du coût très élevé de la vie à l’intérieur des terres, nous commandons nos vivres à Cayenne et ceux-ci sont ensuite livrés par liaison aérienne à la brigade de Maripasoula, qui nous les distribue. Les délais de livraison sont souvent très longs. En raison d’une faune et d’une flore extraordinaires et de nos missions quotidiennes, nous bénéficions néanmoins d’une qualité de vie remarquable. »

À l’image de la femme du gendarme Jonathan, les conjoints peuvent facilement trouver du travail en Guyane, même en l’absence de formation spécifique. Le territoire manque en effet de professeurs, d’employés de mairie ou d’agents du Parc amazonien de Guyane (PAG). « Chaque année, des gendarmes sont volontaires pour rejoindre la CoB de Maripasoula, se réjouit le capitaine Simonet. Des militaires affectés dans des unités du littoral demandent également fréquemment à nous rejoindre. Ils émettent le souhait de découvrir une Guyane plus authentique. »

Vue du fleuve depuis Papaichton.


27/06/2024
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 84 autres membres