Le CESAN à la rencontre des élus
Troisième étage de la stratégie de montée en puissance de la gendarmerie nationale sur les questions environnementales, après la création de dix détachements de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), et la formation de plus de 3 500 enquêteurs environnement répartis sur tout le territoire, le Commandement pour l’environnement et la santé (CESAN) était présent sur le Salon des maires et des collectivités locales, du 21 au 23 novembre 2023, afin de rencontrer les élus.
Mercredi 22 novembre, dans le cadre du Salon des maires et des collectivités locales, une vingtaine d’élus a pris part à un rendez-vous matinal, organisé par le Commandement pour l’environnement et la santé (CESAN), en présence de plusieurs personnels de l’unité, dont son commandant, le général Sylvain Noyau. Autour d’un café, l’échange a été à la fois participatif, constructif et révélateur des inquiétudes et des attentes des élus sur ce sujet. « Pour 60 % d’entre eux, c’est même la préoccupation majeure, notamment la problématique des dépôts sauvages, insiste le général Noyau. Et ils sont aussi, bien sûr, les catalyseurs des préoccupations de la population. »
Afin de lutter plus efficacement contre ces atteintes inacceptables, à l’environnement, à la salubrité publique et à la beauté des paysages, la gendarmerie nationale est montée en puissance, d’abord en s’appuyant sur son maillage territorial, avec la création de dix détachements de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), et la formation de plus de 3 500 enquêteurs environnement, à raison d’un ou deux par brigade territoriale et au moins un par unité dite de milieu, à savoir les Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM), les Postes à cheval (P.C.), les unités participant à la sécurité des mobilités, les brigades nautiques et fluviales et les unités de surveillance du littoral.
Un élu conseiller technique
La gendarmerie nationale a aussi voulu renforcer son action à l’échelon central, avec la création du CESAN, 30 ans après celle de l’OCLAESP. « Et ce, suivant quatre axes, détaille le général Noyau : s’engager toujours sur l’environnement et la santé, sans les décorréler, car les deux sont liés ; s’appuyer sur ce qui existe déjà, en se calant avec les autres acteurs, pour voir où et comment il y a besoin de nous ; ne pas faire uniquement de la répression, mais aussi de la prévention, de la sensibilisation et du contrôle ; et, enfin, point très important, accompagner les élus parce qu’ils ont besoin de nous. »
Le Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général d’armée Christian Rodriguez, a d’ailleurs voulu que soit recruté au sein du CESAN un élu, avec un rôle de conseiller technique, « quelqu’un qui connaisse la réalité du terrain telle qu’elle est constatée côté élus, ou qui puisse la connaître grâce à son réseau, et qui soit en mesure de nous réorienter rapidement si jamais on faisait fausse route », décrit le commandant de l’unité.
Cet élu se nomme Arnaud Dumontier, maire de Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, président de la Communauté des communes des pays d’Oise et d’Halatte, et conseiller départemental. Son parcours l’a amené à travailler notamment au sein des cabinets des ministres de l’Intérieur et de la Défense, puis de celui du Directeur général de la gendarmerie nationale de l’époque. Après une expérience de plusieurs années au ministère de l’Environnement, puis de la Transition écologique, il avait voulu retrouver celui de l’Intérieur, et plus précisément la gendarmerie nationale. « L’idée, c’est d’être un pont entre la gendarmerie et les élus, afin de mieux identifier les problématiques, et de pouvoir apporter des réponses simples, concrètes, pratiques, de proximité, précise Arnaud Dumontier. Toute la gendarmerie a été mise en branle, sous l’impulsion du général Rodriguez, et c’est un défi extraordinaire, à titre personnel, de pouvoir contribuer à cette dynamique. »
« Ce que nous ne voulons pas, complète le général Noyau, c’est arriver avec des solutions toutes faites, imaginées à Paris. Nous voulons au contraire nous appuyer sur les remontées des élus, des associations d’élus, mais aussi, bien sûr, des unités de gendarmerie, pour développer des outils pertinents et identifier les points de blocage. »
Des MOOC pour les élus
Les élus locaux se trouvent trop souvent démunis, et se sentent parfois même impuissants, face à ces atteintes, d’autant que ceux qui s’en rendent coupables bénéficient parfois de clémence, voire d’une forme d’impunité. « Raison pour laquelle cette montée en puissance de la gendarmerie nationale s’inscrit dans une mobilisation globale qui concerne aussi la justice, avec des magistrats référents sur les questions environnementales et les Pôles régionaux spécialisés au sein des Cours d’appel, explique la capitaine Frédérique Engelvin, cheffe du Département prévention et partenariats du CESAN, en charge de l’accompagnement des élus. Mais le volet répressif n’est pas suffisant. Il faut une réponse globale, de la prévention avec la répression, en lien avec tous les partenaires institutionnels et associatifs. C’est tout un écosystème qui doit monter en puissance avec la gendarmerie. C’est pourquoi nous proposons aux élus des MOOC accessibles via l’application Gend’Élus. Le premier porte sur les dépôts sauvages de déchets, le suivant, en préparation, sur les véhicules hors d’usage, et d’autres suivront. C’est aussi pourquoi nous formons les policiers municipaux et les gardes-champêtres. »
« C’est important pour le CESAN de participer à ce Salon des maires et des collectivités locales, conclut le général Sylvain Noyau, car cela permet, au-delà des échanges très riches que nous avons avec leurs associations, de rencontrer directement, et en très peu de temps, un grand nombre d’élus venant d’horizons variés. Ce contact direct est essentiel, notamment avec les maires des 80 % de communes de moins de 2 000 habitants, qui n’ont ni policier municipal, ni garde-champêtre, et qui se retrouvent donc seuls et souvent dépassés. C’est le message que nous voulions leur faire passer : la gendarmerie est là pour vous accompagner. »
A découvrir aussi
- CNEFG : l’école du maintien de l’ordre
- Retour sur la fascinante aventure des hélicoptères en gendarmerie – épisode 1 : une naissance difficile (1950-1951)
- Un homme tué par les gendarmes lors d'un braquage dans l'Hérault.............
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 84 autres membres