Démantèlement d’un important trafic d’armes fabriquées en 3D
Après plus d’un an d’enquête, une opération judiciaire a permis de mettre fin aux agissements d’individus soupçonnés de faire partie d’un important trafic d’armes fabriquées par des imprimantes 3D. Une affaire inédite en France, résolue grâce à un travail coordonné entre les enquêteurs français et belges.
C’est une première en France ! Fin janvier et début février, une opération de grande ampleur est menée par la gendarmerie nationale, en lien avec Europol et la police belge, pour interpeller plusieurs individus soupçonnés d’être impliqués dans un trafic d’armes fabriquées à partir d’une imprimante 3D. Mobilisant un nombre conséquent de militaires, cette opération est le fruit d’un travail d’enquête acharné, réalisé par des unités de recherches et des unités spécialisées.
Des armes intraçables
Tout commence en novembre 2022, dans le Var. Le C3N, le Centre de lutte contre les criminalités numériques (aujourd’hui devenu la division des opérations de l’Unité nationale cyber), identifie sur le darknet un profil francophone, un jeune de 26 ans, proposant à la vente des armes imprimées en 3D. Un mode de fabrication accessible à beaucoup de personnes et qui permet de produire des armes intraçables et capables de tuer. La menace, bien réelle, est immédiatement prise au sérieux.
Rapidement, les investigations, menées dans le cadre de l’enquête ouverte auprès de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, conduisent à l’identification des administrateurs du groupe. Il s’agit de deux individus, de nationalité française, identifiés et localisés dans le sud de la France et en Belgique.
En plus des deux administrateurs, les investigations vont permettre d’identifier une dizaine de ressortissants français localisés en différents points du territoire national, ayant soit acheté, soit fabriqué une arme. Lors des investigations, le mode opératoire est également mis à jour. Les armes sont vendues entre 1 000 et 1 500 euros, et envoyées par colis, la plupart du temps en pièces détachées pour échapper aux détections. Pour permettre à d’autres personnes de pouvoir à leur tour fabriquer leurs propres armes, les fichiers d’impression sont également proposés à la vente. Un phénomène particulièrement inquiétant pour les enquêteurs.
Au vu de la menace, et pour mettre fin à ces agissements, une opération coordonnée par l’Unité nationale cyber (UNCyber) est mise en place. Se déroulant du 29 janvier au 2 février 2024, en France et en Belgique, avec l’étroite collaboration de la police belge, elle permet l’interpellation de 14 personnes.
Près de 300 gendarmes mobilisés
Pour arriver à ce résultat qui a permis de stopper ce trafic de grande ampleur, 286 gendarmes de 45 unités des régions Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, Grand-Est, Bretagne, Occitanie et Île-de-France ont été engagés. Parmi eux, ont été mobilisés 168 militaires issus d’unités d’intervention - antennes du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), Pelotons d’intervention (P.I.) des Escadrons de gendarmerie mobile (EGM), Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) - 10 équipes cynophiles, 22 enquêteurs de l’UNCyber et 4 de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).
Au vu de la dimension européenne de l’affaire, les gendarmes ont pu compter sur le soutien de 3 représentants d’Europol, 6 personnels de la police nationale et 18 policiers belges. Une mobilisation conséquente pour une affaire de grande ampleur
Le travail de l’ensemble de ces personnels, a permis la saisie de 8 imprimantes 3D, de 7 armes complètes imprimées en 3D, et plus de 500 pièces détachés d’armes imprimées en 3D, 11 armes de poing conventionnelles de différents calibres, 13 armes d’épaule et plus de 1000 munitions également de différents calibres. 3 046 euros ont également été saisis en numéraire.
Sur les 14 individus interpellés, 5 ont été mis en cause et placés sous contrôle judiciaire, 6 ont été écroués, dont un, localisé en Belgique, fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen. Accusés d’acquisition, de fabrication, de détention, de cession, de vente de matériel de guerre, d’armes de catégories A et B, de munitions ou de leurs éléments et d’associations de malfaiteurs, les individus encourent des peines de plusieurs années de prison.
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