Au mois de novembre et surtout le 11, jour de l'Armistice, une petite fleur bleue pousse ça et là en France sur des revers de vestes ou cols de tailleur. Ce bleuet est un signe de solidarité et de mémoire envers les anciens combattants et victimes de guerre et d’actes de terrorismes, ainsi que des veuves et orphelins.
Il est vendu les 11 novembre et 8 mai, par l’Œuvre nationale du Bleuet de France, une œuvre caritative intégrée depuis 1991 à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) qui en assure la gestion et la présidence.
Les fonds financent des actions de solidarité et de mémoire
La moitié de l’argent ainsi récolté sert à des actions de solidarité avec le monde combattant (reconstruction par le sport, projets et défis sportifs et solidaires, programmes de réadaptation des blessés, colis de Noël aux militaires engagés sur les théâtres d’opérations ou aux blessés et familles endeuillées), avec les familles (projets d’études particuliers pour les pupilles de la Nation, participation pour des d’études à l’étranger ou des voyages linguistiques, soutien financier aux familles les plus démunies, bien-être des résidents d’Ehpad labellisés Bleuet de France) ou avec les victimes d'actes de terrorisme (programmes de résilience, programmes psychothérapeutiques).
Un tiers des sommes récoltées finance des projets mémoriels et citoyens, comme des concours scolaires, des voyages scolaires dans les hauts lieux de la mémoire nationale, la rénovation des Monuments aux Morts et l’aide aux associations de mémoire. Le reliquat (17%) sert à la promotion de l’Œuvre nationale du Bleuet de France.
Un rappel de l'uniforme bleu horizon des jeunes recrues
La tradition du Bleuet remonte au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsqu’un atelier fut créé à l’Hôtel national des Invalides pour que les pensionnaires "confectionnent des bleuets en tissu qu’ils vendent sur la voie publique, un moyen de leur fournir une occupation et une source de revenus", explique l’Oeuvre sur son site.
Ce symbole fut choisi d’une part parce qu’il "rappelle l’uniforme bleu horizon que les jeunes recrues, les 'Bleuets', portaient en rejoignant leurs aînés, les 'Poilus', sur les champs de bataille" et, d’autre part, parce qu’il "poussait dans la boue des tranchées, seule note colorée dans un paysage dévasté avec le coquelicot".
De son côté, le coquelicot est d’ailleurs le symbole adopté par le Royaume-Uni. Mais là-bas, comme au Canada – toujours lié aux traditions britanniques, la participation y est bien supérieure à celle que connaît l'Hexagone, puisque le Poppy est largement porté, notamment par la classe politique, dès les premiers jours de novembre et longtemps après le 11-Novembre.