Violences conjugales : un ancien gendarme de L'Isle-d'Abeau devant la cour criminelle de l'Isère
Un ancien gendarme de L'Isle-d'Abeau sera jugé pendant trois jours par la cour criminelle de l'Isère. Il est accusé d'avoir frappé sa femme à mort dans la caserne où ils résidaient, le 24 janvier 2018. Il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
La cour criminelle de l'Isère va juger un ancien gendarme du Nord-Isèrependant trois jours pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Du mercredi 29 novembre au vendredi 1er décembre, cet homme de 56 ans fera face aux juges car il est accusé d'avoir frappé sa femme à mort dans la caserne de L'Isle-d'Abeau, où ils résidaient, le 24 janvier 2018.
L'autopsie a montré que sa femme, âgée de 47 au moment des faits, est décédée d'une hémorragie interne provoquée par des coups. La version des faits de l'accusé a varié au fil de l'enquête. S'il reconnaît des coups de poing et des coups de pieds, il nie finalement avoir frappée sa compagne au niveau du ventre. L'hémorragie a pourtant été déclenchée par un coup, porté avec force, dans l'abdomen selon les experts.
Un homme "tyrannique" dans son foyer
L'ancien gendarme explique être devenu violent face à l'alcoolisme de sa femme alors que les proches de la victime, de leur côté, assurent qu'elle subissait des coups depuis des années et que l'alcool lui permettait de les encaisser. Le 24 janvier 2018, des bouteilles ayant contenu de l'alcool et des antidépresseursont été retrouvées dans l'appartement du couple. Les enquêteurs ont relevé des bleus sur les bras et les jambes de la femme, décédée dans l'entrée du logement.
Son mari raconte l'avoir retrouvée au sol quelques heures plus tôt car elle était tombée de sa chaise après avoir bu. Il assure l'avoir installée dans le couloir faute de réussir à la relever et lui avoir donné des coups pour la sortir de sa léthargie, pas pour la blesser. C'est lui qui a alerté les secours quand il s'est relevé et a constaté que sa femme était inconsciente, vers 23H, alors qu'il s'était couché un peu plus tôt.
Déjà deux condamnations pour des violences
La mort de cette femme, c'est l'issue dramatique de dizaines d'années de souffrance. L'ancien gendarme a déjà été condamné deux fois pour des violences : la première fois en 2004, à Chambéry, pour des violences envers sa compagne ; la seconde fois 11 ans plus tard. Le tribunal de Vienne le juge coupable en 2015 de coups sur ses quatre enfants. La famille est suivie par l'Aide Sociale à l'Enfance et les travailleurs sociaux qualifient cet homme de "tyrannique et omnipotent" à la maison. Le couple s'est séparé en 2010, à cause des violences, mais suppliée par son mari et face à son manque de moyens, la femme est revenue vers lui.
Fabien Rajon, l'avocat de l'ancien gendarme estime que le dossier est plus complexe qu'il n'y paraît et précise que son client souhaite réserver ses explications aux magistrats. Cet homme de 56 ans risque jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Thierry Gauthier, avocat de l'un des enfants qui s'est constitué partie civile, pointe lui aussi la complexité du dossier. Il souligne un "contexte effarant" puisque l'accusé était gendarme et vivait en caserne.
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