Le 18 mars 2024, une voiture de gendarmerie a été victime d’une impressionnante sortie de route, aux alentours de 18 heures, à Ifs (Calvados), près de Caen. À bord de leur Peugeot 3008, des militaires tentaient d’intercepter une Wolkswagen Golf qui roulait en très grand excès de vitesse. Mais, arrivée à un rond-point et ne parvenant pas à freiner suffisamment, le véhicule des gendarmes a fait une violente sortie de route et réalisé plusieurs tonneaux, avant de finir sa course dans la végétation du rond-point.
Trois gendarmes étaient à bord. Cette sortie de route n’a heureusement fait aucun blessé. Rapidement, des images de l’accident ont circulé sur les réseaux sociaux. Elles ont été abondamment partagées.
Ouest France précise que les images proviennent du réseau de vidéosurveillance de la Direction interdépartementale des routes Nord-Ouest (Dirno). Elles n’avaient pas vocation à être diffusées. Seuls les agents du Centre d’ingénierie et de gestion du trafic de Caen et les forces de l’ordre ont accès à ce réseau. Nos confrères soulignent aussi que la Gendarmerie n’avait pas – au moment de la fuite de ces images – demandé à avoir accès à ces bandes vidéos du rond-point où le véhicule des gendarmes a fini sa course.
Les images visionnées plus de 300.000 fois
Comme le montre l’incrustation à l’écran, quelqu’un a filmé un écran lors du revisionnage de l’accident. En diffusant ces images sur internet, cette personne n’a sans doute pas mesuré l’écho qu’elles pouvaient rencontrer. Le média Liberté, le Bonhomme libre relève que cette vidéo volée avait été visionnée plus de 300.000 fois, deux jours après sa diffusion, le 20 mars.
Une double enquête administrative et judiciaire a été ouverte, suite à la diffusion de ces images. Dans un communiqué, la Dirno rappelle que "la captation des vidéos par le centre de gestion s’effectue dans le cadre d’un arrêté préfectoral et (que) ces vidéos sont soumises à un régime très strict d’utilisation. Seules les personnes habilitées et mentionnées dans l’autorisation préfectorale peuvent, dans le cadre de leurs fonctions, visionner les images de vidéoprotection. Elles ne peuvent donc être diffusées sur aucun support". Outre l'ouverture d'une enquête interne, la Dirno a d'ailleurs déposé plainte pour cette fuite.
En application de l’article L254-1 du code de la sécurité intérieure, la personne qui a diffusé les images sur internet risque jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Ceux qui ont relayé la vidéo peuvent par ailleurs être condamnés pour recel, comme "prévu par l’article 321-1, et puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375.000 euros d’amende".