Programme Centaure : réception du 90e véhicule commandé par la gendarmerie nationale
Alors que le 90e Centaure, véhicule d’intervention polyvalent de la gendarmerie nationale, vient de quitter l’usine de Soframe, en Alsace, retour sur une collaboration efficace menée par la gendarmerie et ses partenaires dans ce programme.
Le matin du 10 octobre 2024, le 90e Centaure commandé par la gendarmerie nationale a passé les portes de l’usine de l’industriel français Soframe, à Duppigheim, en Alsace. Trois ans se sont écoulés depuis la notification du marché, à la date du 28 octobre 2021, visant à renouveler le parc blindé de l’institution, aboutissant au déploiement de ces véhicules blindés polyvalents de la gendarmerie.
Centaure : un nouveau blindé pour la protection de la population
Amorcé en 2021 grâce au financement du plan de relance, le programme Centaure est aujourd’hui...
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Des délais tenus
Lancé en 2021, le marché visant à produire une nouvelle génération de véhicules blindés pour la gendarmerie nationale s’inscrit dans le cadre du plan de relance économique. Le parc de ses Véhicules blindés à roues (VBRG) est vieillissant, et l’institution tient à se doter d’un engin polyvalent, pouvant être employé sur l’ensemble du spectre de ses missions, et non uniquement pour le maintien de l’ordre.
« Le Centaure est un véhicule polyvalent qui n’a rien à voir avec le VBRG, explique le colonel Thibaut Lucazeau, officier de cohérence opérationnelle sur ce projet à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE). Cette polyvalence est liée à la doctrine d’emploi mais aussi aux 50 ans de technologie qui le séparent du précédent blindé. »
En lien avec le Service de l’achat, de l’innovation et de la logistique du ministère de l’Intérieur (SAILMI), c’est l’industriel français Soframe qui est en charge de l’exécution du programme. « L’entreprise a été réactive et a su répondre aux besoins identifiés, ajoute le colonel Lucazeau. Ils ont pris en compte les évolutions nécessaires par rapport au projet initial. Au-delà de la construction de l’engin, c’est aussi un intégrateur qui a de nombreux sous-traitants et travaille avec un certain nombre de sociétés françaises, garantissant la bonne intégration de toutes ces technologies dans l’engin, et attestant qu’il soit vraiment opérationnel. »
Engagé sur ses premières séquences opérationnelles dès 2023, le véhicule n’est alors pas « full operational capability » (FOC), c’est-à-dire qu’il reste en évolution au moment de son déploiement, et encore à ce jour. Pour autant, force est de constater que le Centaure correspond aux exigences pour lesquelles il a été conçu. « Son emploi actuel en Nouvelle-Calédonie offre à la gendarmerie un « combat proven » (preuve opérationnelle) très intéressant », poursuit le colonel.
Les RETEX [NDLR : retours d’expériences] des unités qui l’emploient et du Groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM) qui en assure les réceptions et les équipements, permettent d’identifier les faiblesses, les besoins complémentaires... En conséquence, trois avenants ont ainsi déjà été signés via le SAILMI afin de poursuivre le travail.
Une mise en œuvre efficace
Un tel programme ne peut se décliner utilement sans que l’engin soit éprouvé par ceux qui vont l’employer. Cela permet aussi de déterminer au fur et à mesure tout ce qu’il implique en termes de vérifications, de formations, ainsi que de maintien en condition opérationnelle. « Le travail conjoint du GBGM et du Commandement du soutien opérationnel de la gendarmerie nationale (COMSOPGN), via la Section nationale d’appui à la mobilité (SNAM) de Satory, a permis d’éprouver autant que nécessaire le premier Centaure à travers cette phase d’expérimentation, avec un investissement à la hauteur de l’enjeu », précise l’officier de cohérence opérationnelle.
Autre sujet à prendre en compte, celui de la formation et de la préparation opérationnelle. Pour les pilotes bien sûr, mais aussi les observateurs-radio tireurs, chefs d’engin et commandants de peloton, les mécaniciens ou encore les armuriers et transmetteurs ainsi que les gendarmes mobiles des pelotons (à savoir les troupes embarquées).
La formation des équipages sur blindé est effectuée au GBGM de Versailles-Satory, qui, pendant un mois, délivre une formation technique et tactique, notamment la qualification au tirs. Ces formations peuvent être complétés au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) de Saint Astier, lors de stages PECO.
Tous ces spécialistes doivent apprendre à manœuvrer et utiliser le Centaure afin de bénéficier de toutes ses capacités. En lien avec la DOE, un travail conséquent a été mené par le Commandement des écoles de la gendarmerie nationale (CEGN) afin d’identifier les besoins et commencer à former les personnels. « À titre d’exemple, le CEGN a travaillé avec l’école des armuriers à Rochefort, incorporant cette année le savoir-faire nécessaire pour que les AMOD (Armurier, munitionnaire, optiques et divers) bénéficient d’une formation adaptée à la maintenance des systèmes d’arme du Centaure », souligne le colonel Lucazeau.
Le Maintien en condition opérationnelle (MCO) implique le développement de toute une chaîne, en coopération avec Soframe, poursuivant ainsi le programme entamé il y a trois ans.
Concernant l’avenir du programme, deux aspects se dessinent à l’heure actuelle : d’un côté on prépare l’évolution du Centaure, prise en compte de manière concrète à travers les avenants au marché ; en parallèle, la gendarmerie va continuer d’évoluer dans la mise en œuvre et la maîtrise de sa capacité blindée. Celle-ci englobe évidemment le volet opérationnel, mais aussi technique, ainsi que celui de la formation, car l’emploi et le capacitaire se recoupent pour assurer toujours davantage la protection des Français, des gendarmes et du territoire national.
En attendant, le 90e Centaure fait route vers la Guyane, où son arrivée est prévue pour la première semaine de décembre
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