Fédération Nationale des Retraités de la Gendarmerie-Section de Gaillac

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L’obésité dans les rangs : un défi de santé pour les gendarmes français.............

La moitié des gendarmes serait en surcharge pondérale

 

L'épidémie mondiale d'obésité et de surpoids touche également les forces armées françaises. Parmi elles, la Gendarmerie est la plus touchée, avec 50,1% de ses membres en surpoids.

Trois silhouettes décrivant l'écart entre la silhouette en bonne santé (à gauche), le surpoids (au milieu) et l'obésité (à droite).

Trois silhouettes décrivant l'écart entre la silhouette en bonne santé (à gauche), le surpoids (au milieu) et l'obésité (à droite).

Une récente étude américaine sur le surpoids de la population en âge de combattre, a mis en évidence une problématique à laquelle l’armée française a "peu de chance" d’échapper et qui concerne la moitié des gendarmes (50,1%).

Fin janvier, la revue scientifique à comité de lecture American journal of preventive medicine publiait un article sur la population américaine en âge de servir dans l'armée. Selon les chercheurs, "un peu moins de la moitié était éligible pour entrer dans l'armée sur la base de son indice de masse corporelle (IMC)", et seulement 1 sur 3 avait un IMC correspondant à la réglementation du ministère de la Défense américain. L’IMC se calcule en divisant le poids en kilogramme par la taille en mètre élevée au carré.

La question est connue et le journal Stars and stripes a consacré de nombreux articles à la question, dont un, en octobre 2023, expliquant que près de 7 soldats américains sur 10 (68%) sont en surpoids ou obèses.

"C'est dans la Gendarmerie que l'IMC était le plus élevé"

Le 17 mars 2024, Le Point revenait sur cette question et expliquait que les états-majors français se préparaient à une possible même évolution. "L’obésité et le surpoids sont un sujet de préoccupation de longue date", expliquait à l’hebdomadaire la médecin-générale Lyse Bordier-Sirvin, cheffe du service endocrinologie et maladies métaboliques au sein de l'hôpital d'instruction des armées Bégin (Val-de-Marne).

En France, la prévalence de l'obésité (IMC supérieur à 30) était évaluée à 9,6% dans les forces armées en 2017, avec 36,1% des effectifs en surpoids (IMC compris entre 25 et 29,99), selon des chiffres de 2017 établies dans une thèse soutenue en 2019 par une médecin du Service de santé des armées. Dans la population générale française, ces chiffres étaient, en 2016, de 21,6% pour l’obésité et de 59,5% pour le surpoids.

Selon le résumé de cette thèse, publié sur le site du ministère des Armées, c’est "dans la Gendarmerie nationale que l'IMC était le plus élevé avec la moitié du personnel en surcharge pondérale (50,1%)".

"L'armée française est à l'image de la société"

Interrogé sur le sujet, le médecin-général des armées Jacques Margery a évoqué "une réalité de santé publique" lors d'une rencontre avec la presse à l'hôpital d'instruction des armées Clermont-Tonnerre, à Brest, en précisant que "l’armée américaine va être confrontée à cette problématique-là. Et, nous aussi, on y est extrêmement vigilant".

Pour Jacques Margery, "il y a peu de chance et peu de risque qu'on échappe à ces problématiques-là". "Malgré le soin qu'on peut avoir à organiser de la prévention contre la malbouffe, la cigarette, la sédentarité, l'armée française est à l'image de la société française. Les armées sont à l'image de la société d'où elles viennent".

 
 

En France, la prévalence de l‘obésité était évaluée à 9,6% dans les forces armées en 2017, avec 36,1% des effectifs en surpoids, selon le résumé d’une thèse publiée sur le site du ministère des Armées. C’est dans la Gendarmerie nationale que l’IMC était le plus élevé, avec la moitié du personnel en surcharge pondérale (50,1%). L’APNM Gendarmes et Citoyens réagit à ce constat dans une tribune.

Le Gendarme ce gros !

Une récente étude parue dans “Le Point” en mars 2024 semble indiquer que le gendarme au sens générique du terme est devenu pour près de la moitié des effectifs un militaire en surpoids et concerné par l’obésité dans plus de 11 % d’entre eux.  

Le sous-titre est cinglant mais les faits sont là. Le bilan comptable mais surtout médical s’appuie factuellement sur les visites médicales périodiques et sur le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC).  Pour le vérifier il suffit de diviser sa taille par le poids au carré, l’indicateur 25 étant la limite du surpoids et 30 un indicateur d’obésité.

Prenez donc le temps d’aller calculer votre IMC, vous reprendrez la lecture juste après !

 « IL FAUT QUE LE CORPS AIT DE LA RIGUEUR POUR OBÉIR À L’ÂME.  PLUS LE CORPS EST FAIBLE, PLUS IL COMMANDE ; PLUS IL EST FORT, PLUS IL OBÉIT. »  

Jean-Jacques Rousseau

Au delà d’un bilan, c’est aussi un constat sanitaire et s’il touche plus massivement les sous-officiers, il n’épargne en fait et dans les faits personne et surtout les chiffres observés dans le monde civil ne sont pas si éloignés que cela du milieu militaire. On peut évoquer la mal-bouffe, la sédentarité conséquence de l’infanterie mécanisée, mais aussi des facteurs endocriniens.

Le filtre du recrutement est un bon indicateur pour observer la tendance.  Ainsi les sessions des concours externes et internes affichent régulièrement des taux d’échec au sport de l’ordre de 15 à 25 % sans exclure l’incontournable visite médicale incorporation et son impitoyable SIGYCOP.

Qu’on soit bien d’accord, ce n’est pas parce qu’on est gros qu’on rate le rendez-vous sport. On y revient plus bas. D’ailleurs l’APNM “Gendarmes et Citoyens” est régulièrement alertée sur des jeunes recrues pourtant incorporées et rendues à la vie civile car détectées tardivement diabétiques par exemple. Pour eux, l’aventure en bleu s’arrête là !

L’autre filtre est celui du contrôle de la condition physique générale (CCPG) du gendarme tout au long de sa carrière. Ce rendez-vous biannuel vise à mesurer l’endurance cardio-respiratoire sur 3000 mètres de course à pied et la capacité musculaire générale, pompes/tractions-abdos/gainage, constituent le socle de base. Il est courant d’observer sur le terrain des gendarmes, la cinquantaine accomplie, réussir les tests physiques là où les plus jeunes ne parviennent pas ou plus à courir 3000 mètres en moins de quinze minutes. 

Le niveau moyen s’écroule et le dernier rapport du directeur de stage d’une formation déconcentrée de gendarmes adjoints volontaires le confirme. Mais il souligne aussi qu’un bon nombre de cadres étaient dans le même état, moins résistants à l’effort, plus rapidement fatigués et démotivés.  Les instructeurs doivent parfois adapter leur programme et prolonger les périodes d’entraînement pour mettre à niveau les profils et leur permettre d’atteindre un niveau acceptable. Cela étant certains militaires sous conditions d’âge et de statut peuvent désormais profiter d’épreuves alternatives à la course à pied à l’instar de la piscine ou du rameur.

Si l’IMC est un marqueur perfectible, il peut être trompeur sur l’état de santé général du militaire. Certains « gros » déclarent jusqu’à sept heures de sport par semaine entre course à pied, musculation ou sports collectifs. Donc pour parler plus justement il serait intéressant de mesurer le niveau de graisse abdominale menaçant l’état de santé général. Comme pour les rugbymen, les adeptes de la musculation ou nos camarades ultra-marins par exemple, de nombreux militaires peuvent avoir un IMC correspondant à un excès de muscles au lieu d’un excès de graisses. Pudiquement on nomme cela avoir une réelle densité d’empreinte au sol.

Ces personnels sportifs font pencher la balance avec les biceps et les quadriceps !

Certains experts avancent que pour contrer la réalité d’une armée obèse, on pourrait   généraliser de mesurer systématiquement le périmètre abdominal avec les graisses profondes lors des visites médicales ou utiliser le tour de taille. La différence entre un costaud lourd mais musclé et un costaud lourd et gras se ferait lors de cet examen.

Le sujet est important. Il en va de la santé individuelle mais aussi de la capacité d’engagement opérationnel en mode dégradé par exemple.

 

S‘engager au coeur de l’action n’est pas réservé à nos unités les plus performantes. Chaque gendarme est possiblement concerné. Certains observateurs comme les pompiers, journalistes ou encore les marcheurs ont fait savoir que certains gendarmes lors d’opérations de disparitions inquiétantes ou d’inondations, sur le terrain étaient au bord de l’apoplexie après seulement trente minutes de marche.

 



26/03/2024
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